La perle, forme symbolique de la modernité : les années 1910

Marquées par l’explosion du marché parisien de la perle, les années 1910 sont longtemps restées un point aveugle dans l’étude des arts décoratifs, à la fois ombragées par les diverses floraisons européennes de l’Art nouveau et par l’avènement du futur Art déco, en vogue dans l’entre-deux-guerres. 


Cette période nécessite toutefois d’être approchée de manière autonome, ne serait-ce que pour mieux apprécier les talents d’un groupe de jeunes artistes dandys parisiens partageant une même passion pour les perles et se surnommant eux-mêmes « les Chevaliers du bracelet ».

Au même moment, les frères Rosenthal, figurant parmi les tout premiers marchands de perles parisiens à s’être rendus à Bahreïn, règnent sans partage sur la région. 

Dès 1912 cependant, le joaillier Jacques Cartier décide de se rendre lui-même dans le Golfe où il est accueilli en véritable dignitaire.

Si la valeur des perles en France n’a jamais été aussi élevée, c’est aux États-Unis que la demande en perles se fait la plus forte : en 1917, Pierre Cartier obtient son hôtel particulier new-yorkais de la 5e Avenue en échange d’un collier de deux rangs de 65 et 73 perles.