Portrait de professeur – Inezita Gay-Eckel

Jewelry Historian

Inezita Head Shot

Portrait de professeur - Inezita Gay-Eckel

Historienne du bijou

Clip Spirit of Beauty
inezita ambre

Un mot sur votre carrière professionnelle ? Comment êtes vous arrivée dans le monde de la joaillerie ?

Inezita Gay-Eckel

 

Dès l’âge de 6 ou 7 ans, je voulais faire des études de droit pour devenir juge à la Cour Suprême. Je souhaitais faire du monde un endroit meilleur, comme beaucoup d’autres enfants. Pendant mes années à Princeton, j’ai été très déçue par le monde de la politique et me suis découvert une passion pour l’Art, son histoire, et l’idée de me perdre dans le passé et dans la beauté de la création humaine depuis la nuit des temps. C’est notamment en découvrant L’agneau mystique des frères Van Eyck que j’ai développé une véritable obsession pour les perles et le symbolisme des pierres précieuses en peinture de manière générale. A la fin de mes études, ma professeur d’Art Chinois m’a envoyé visiter une formidable galerie d’art japonais et chinois sur Madison Avenue, « E&J Frankel », et je fus fascinée par leurs bijoux chinois antiques. Pour faire bref, j’ai par la suite signé un CDD chez Cartier pour pratiquer mon français, Maison pour laquelle j’ai fini par travailler 17 ans, jusqu’à devenir Directrice Marketing de Cartier US. J’ai par la suite accepté une opportunité de créer une entreprise de perles avec Tiffany, « Iridesse Pearls », pour laquelle j’étais Vice-Présidente du Développement Produit et Ambassadrice de Marque. Enfin, j’ai rejoint Van Cleef & Arpels en tant que Directrice de la Formation et de l’Education.

 

Quand et comment êtes-vous devenue professeure à L’École des Arts Joailliers ?

Inezita Gay-Eckel

C’est le fait de travailler en Formation chez Van Cleef & Arpels qui m’a permis d’être impliquée dans le projet de L’École dès ses débuts. Après avoir participé à un colloque avec Marie Vallanet, aujourd’hui présidente de L’École, elle m’a donné l’opportunité de participer à la création des cours ainsi que le reste du contenu éducatif, ce qui a par la suite conduit à une proposition de me faire quitter les États-Unis pour m’installer en France. J’ai accepté de déménager pour être impliquée à 100% dans ce projet unique, opportunité de toute une vie. Accompagnée de ma mère de 91 ans, notre chien et notre chat, je me suis installée en France. Mon fiancé américain commença par faire des aller-retours entre les Etats-Unis et la France, et en 2015 nous nous sommes mariés ici à Paris. Aujourd’hui, nous sommes tous les deux complètement dévoués à ce projet et à la France !

Quels sont les cours que vous enseignez ? Un préféré parmi ceux-ci ?

Inezita Gay-Eckel

J’enseigne tous les cours d’histoire du bijou, de temps en temps les ateliers pour enfants, et bien sûr j’anime nos conférences, actuellement diffusées en ligne. J’aime aussi partager mes connaissances à travers nos réseaux sociaux, sur Instagram et Facebook. Je considère que cet enseignement en ligne est primordial pour ceux n’ayant pas accès aux cours en présentiel.

Je les aime tous autant les uns que les autres ! Si vraiment je devais choisir, je dirais le cours «  Amulettes et symboles précieux » ainsi que tous les ateliers créatifs pour enfants. Ce sont ceux qui m’épanouissent le plus. Et c’est beaucoup dire, car mon engagement à L’École est en lui-même très épanouissant. Chaque minute de ma vie m’a conduite à ce rôle à L’École. J’utilise toute mon expérience et toute ma formation dans chacun des cours que j’enseigne.

 

Votre prochain projet ou celui que vous rêveriez de réaliser ?

 

Inezita Gay-Eckel

Encore une fois, il y en a plusieurs : j’adorerais écrire « Le Grand Livre des Perles Baroques » (c’est notre petit titre provisoire) avec Olivier Segura, Directeur Scientifique de L’École, et Léonard Pouy, historien du bijou et professeur à L’École comme moi. Et seule, j’aimerais écrire un petit livre sur les bijoux des peintures des frères Van Eyck.

Et pour finir, pourriez-vous nous parler de votre bijou préféré ?

Inezita Gay-Eckel

Question difficile… J’aime les bijoux du monde entier, des débuts de l’humanité à aujourd’hui, donc c’est presque impossible de choisir. Pourtant les bijoux, tout comme les humains, sont à la fois complexes et simples. Encore une fois, je dois en choisir deux. En premier, le bijou symbole de L’École, la broche « Spirit of Beauty » créée par Claude Arpels et née durant la Seconde Guerre Mondiale aux États-Unis, qui aujourd’hui fait partie de la collection Van Cleef & Arpels. J’adore raconter aux enfants pendant nos ateliers que la fée sur leurs tabliers est aujourd’hui notre symbole, et leur raconter son histoire.

En deuxième, le collier de ma grand-mère en ambre cerise, qu’elle a acheté au début du XXème siècle. Ma mère me l’a offert en me racontant à quel point je ressemble à ma grand-mère, que je n’ai jamais eu la chance de connaître car elle est décédée très jeune. L’ambre cerise faisait à l’origine partie d’un collier mandarin, avec 88 perles (fait que j’ai découvert lors de mon premier emploi, grâce à l’expertise d’Edie Frankel). A chaque fois que ces légères et douces perles d’ambre touchent mon cou, je ressens ce lien avec ma mère, et ma grand-mère.