Portrait de professeur – Léonard Pouy

Docteur en Histoire de l’Art et Enseignant-Chercheur à L’École des Arts Joailliers



Leonard Pouy

Un mot sur votre carrière professionnelle ? Comment êtes-vous arrivé dans le monde de la joaillerie ?

Je suis un pur produit de l’université européenne ! Après un Master en histoire de l’art passé entre les universités de Leuven, en Flandres, et de Paris-Sorbonne, j’ai décidé de consacrer ma thèse de doctorat, en codirection avec l’Université de Genève, à la peinture hollandaise du XVIIe siècle.

En tant que doctorant puis docteur, j’ai pu collaborer de 2010 à 2014, comme chargé d’études et de recherche à l’INHA et eu la possibilité d’enseigner pendant cinq ans au sein de différentes universités françaises. C’est à cette époque, afin de sortir un peu de mon domaine de spécialité, que j’ai décidé de m’intéresser à la question des arts décoratifs. Je ne savais pas encore que je tomberai bientôt dans la marmite de l’histoire joaillière !

La Jeune Fille à la perle, vers 1665, Mauritshuis, La Haye

Quand et comment êtes-vous devenu professeur à L’École des Arts Joailliers ?

Il se trouve que je partage avec Guillaume Glorieux, Directeur de l’enseignement et de la recherche au sein de L’Ecole, le même directeur de thèse en la personne du Professeur Alain Mérot ! Après avoir soutenu mon doctorat, ce dernier m’a recommandé de contacter L’École sachant qu’elle recherchait des historiens de l’art pour ses activités. C’est ainsi que j’ai pu travailler à partir de 2018 sur un projet de recherche autour des échanges commerciaux liés à la perle fine entre le Golfe Arabo-Persique et la France à l’orée du XXe siècle. Un an plus tard, ce projet de recherche était devenu une exposition et j’avais intégré l’équipe interne de L’École ! C’est dire si l’expérience m’avait séduite.

Quels sont les cours que vous enseignez ? Un préféré parmi ceux-ci ?

J’enseigne tous les cours d’Histoire du bijou et d’initiation tout en intervenant ponctuellement sur certains cours de savoir-faire ou de gemmologie dans les sections historiques.

J’ai un attachement particulier pour le cours « Puissance des bijoux : amulettes, talismans et porte-bonheurs » étant donné la diversité des cultures et des époques qu’il parcoure, ainsi que pour le cour « Un amour de bijou : la bague de fiançailles » qui permet d’étudier en détail un objet bien plus ancien, riche et complexe que ce que l’on pourrait imaginer !

Votre prochain projet ou celui que vous rêveriez de réaliser ?

Je souhaite garder la chose encore un peu secrète mais je m’intéresse en ce moment de près à la question des trésors et à comment ces ensembles constitués, dissimulés puis fortuitement découverts peuvent radicalement changer la conception que nous nous faisons d’une pratique ou d’une époque... Tandis que les dragons, sorcières et elfes dont on nous conte les histoires durant l’enfance tendent à se raréfier aujourd’hui, les trésors existent bel et bien et peuvent même être étudiés ! A suivre donc…

Et pour finir, pourriez-vous nous parler de votre bijou préféré ?

Dure question que celle du bijou préféré… Mais si je dois être honnête, je dois avouer qu’il s’agit d’un bijou de peinture, en l’occurrence celui qui pend à l’oreille gauche de « La jeune fille à la perle » peinte par Johannes Vermeer ! Une perle si belle et grande qu’elle ferait rougir Marie-Antoinette ou Elizabeth Taylor…