Comment jouer Phèdre sans diadème ou Néron sans couronne ? Méconnu, le bijou de scène du théâtre parisien est néanmoins prodigue en histoires et en savoir-faire. L’exposition inédite « Bijoux de scène de la Comédie-Française » que présentera L’École des Arts Joailliers et à laquelle cette conférence est dédiée lève le rideau sur ces maîtres de l’illusion.
Par essence, un bijou de scène est une imitation. Fabriqué dans des alliages et des matières vitreuses, y compris pour les perles, il n’a généralement aucune vocation précieuse. Il s’avère pourtant bien plus qu’un simple accessoire. Doté d’une fonction dramaturgique précise, il permet d’asseoir un pouvoir, révéler un amour ou une identité secrète.
L’essor du nombre de salles de spectacle au XIXe siècle amplifie la présence du bijou de scène. Avec lui grandit la renommée d’ateliers de « bijouterie de théâtre » où les artisans répondent aux commandes de collier-pectoral, épée ou peigne des comédiennes et des comédiens qui conçoivent et financent eux-mêmes leur garde-robe. Sertis clos ou à grains, sculptures de motifs végétaux témoignant d’un retour à l’antique, voire d’un remploi de gemmes, l’exécution est si soigneuse que le parallèle avec la joaillerie s’impose.
Avec Agathe Sanjuan, commissaire de l’exposition « Bijoux de scène de la Comédie-Française » et directrice de la bibliothèque-musée de la Comédie-Française & Gilliane Berardini, historienne de l’art et professeur à L’École des Arts Joailliers.& Paul Paradis, Historien de l’Art et Professeur à L’École des Arts Joailliers.
Photo : Diadème étoilé, XIXe siècle. © Coll. Comédie-Française – Photo : L’École des Arts Joailliers – Benjamin Chelly